Quand la table s’invite à l’écran
06/06/25 - La Crème du 7ᵉ art en collaboration avec Intervistar – Un Paris (et au-delà) à la croisée des écrans et des assiettes, pour des recommandations qui donnent faim et font rêver
Quand deux obsessions se rencontrent
Il y a des collaborations qui sonnent comme une évidence. Avec Sophie, on partage la même curiosité insatiable, le même amour pour les détails qui font la différence, et surtout la même obsession — qu’il s’agisse de plats ou de plans, de tables ou de films : traquer le meilleur, le plus vrai, le plus vibrant. Deux univers, deux newsletters, mais un même credo : la curation comme art de vivre, la recherche comme moteur, et l’envie de partager nos trouvailles pour donner envie, interroger, ou simplement régaler.
Ensemble, on a imaginé un diptyque gourmand et cinéphile. Deux newsletters en miroir, où nos regards se croisent et se complètent : dans son édition, je partage quatre duos d’adresses où goûter les gourmandises cultes du grand écran — des donuts comme dans Les Simpson, aux petits gâteaux de Marie-Antoinette, en passant par le banquet d’Un grand restaurant digne d’Escoffier et les pâtes bolognaises façon La Belle et le Clochard. Sophie, elle, nous parle de ces films où la gastronomie est au cœur de l’intrigue.
Dans cette première édition, je vous embarque vers quatre autres assiettes, desserts ou douceurs qui nous ont fait saliver à l’écran et vous révèle les meilleures adresses à Paris ou en France pour les savourer dans la vraie vie — avec, par exemple, un gâteau au chocolat à la Mathilda ou un bao façon Kung Fu Panda. Quant à Sophie, elle s’est attablée dans ces lieux devenus cultes grâce au cinéma, comme Katz’s Delicatessen dans Quand Harry rencontre Sally ou La Coupole dans La Boum, pour nous dire si ces adresses mythiques tiennent vraiment leurs promesses.
Deux newsletters, deux regards, une seule ambition : célébrer ces moments où la table et le cinéma se rejoignent et nous rappellent pourquoi on aime tant manger, regarder, et raconter des histoires.
La passion du cinéma en fil rouge
Sophie, c’est un peu la journaliste qu’on rêve de croiser au détour d’une allée de cinéma : passionnée, affûtée, et surtout dotée d’un flair hors pair pour dénicher ce qui fait battre le cœur du 7ᵉ art. Depuis plus de vingt ans, elle vit le cinéma de l’intérieur : Studio Magazine, Première, Télérama… ses collaborations font partie de la grande histoire de la presse cinéma française. Derrière ses articles, il y a une vie rythmée par les salles obscures, les tournages aux quatre coins du monde — comme celui, mythique, du Seigneur des Anneaux en Nouvelle-Zélande — et des interviews face à des acteurs et réalisateurs qui façonnent l’imaginaire collectif.
Intervistar : la newsletter qu’elle aurait rêvé recevoir
De cette boulimie d’images et de récits est née Intervistar, une newsletter hebdomadaire pensée comme une boussole pour cinéphiles. Chaque semaine, Sophie y partage un thème qui fait écho à l’actualité ou à ses propres coups de cœur : la musique au cinéma, l’or et ses multiples symboliques, le plaisir de regarder un film ensemble… Intervistar, c’est un condensé de recommandations affûtées, d’événements pour tous les budgets — parce qu’aller au cinéma ne devrait jamais être un luxe — et un mélange d’analyses pointues et d’adresses pour prolonger la magie du grand écran dans la vraie vie. Ni critique hautaine ni simple agrégateur de sorties, Intervistar propose un regard incarné et une expertise patiemment construite au fil des années..
Craquer la coque d’une crème brûlée comme dans le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain
Attablé au Café de Megève - 196 Pl. de l'Église, 74120 Megève
Globalement, je pense que la crème brûlée est un des grands classiques du bistrot français ! Il est donc plutôt facile d’en trouver de très bonnes dans toutes les institutions de la capitale. Je pense par exemple à la Fontaine de Mars, au Café des Deux Moulins, au Bistrot Paul Chène, au Pied de Cochon, au Coupe Chou ou au Grand Café Capucines. L’un des deux marqueurs pour détecter une bonne crème brûlée : l’épaisseur de la couche caramélisée sur le dessus ! Ni trop fine pour avoir ce côté satisfaisant quand on craque la couche de sucre avec sa cuillère, ni trop épaisse pour ne pas déséquilibrer le dessert et le rendre trop sucré. Le deuxième point étant la quantité de grains de vanille dans la crème, souvent signe d’un goût en vanille intense et d’ingrédients de qualité. Ceci étant dit, l’une des dernières très bonnes crèmes brûlées que j’ai pu déguster était bien loin de la capitale, dans le Café Megève, une brasserie ouverte depuis 1789 où l’on trouve de très bons classiques.
Chez Pâtisserie Rayonnance avec une tarte crème brûlée - 17 Rue de Maubeuge, 75009 Paris
Comment prendre un intemporel et lui redonner une seconde jeunesse ? Un pari risqué mais réussi avec brio par Yuki Lumi, la magicienne de Pâtisserie Rayonnance. La création en question : une tarte crème brûlée ! Hybride entre une tarte avec son feuilleté croustillant et bien beurré, un flan à l’appareil onctueux et une crème brûlée, son petit goût vanillé et une tuile posée sur le dessus pour rappeler la coque de sucre croquante. L’un des meilleurs gâteaux de 2024 et je ne suis pas la seule à le penser vu que celle-ci a été primée au Trophée Fou de Pâtisserie en décembre dernier.
Siroter une Vodka Martini comme James Bond
Au comptoir du Bar Hemingway du Ritz - 38 Rue Cambon, 75001 Paris
Quoi de mieux pour se prendre pour monsieur 007 que d’aller prendre un dry martini dans le cocktail bar où la rumeur dit qu’il aurait été inventé ? Petite précision tout de même : normalement, le dry martini se prend avec du gin et non de la vodka. Dans tous les cas, le Bar Hemingway est un lieu de légende qui en impose avec ses canapés en cuir capitonné, son intérieur en bois et ses murs chargés. Un esprit club qui donne envie de remonter au temps de la prohibition et d’y avoir des conversations de la plus haute importance. On n’y pense pas forcément tout le temps, mais les cocktails sont une bonne porte d’entrée pour pouvoir s’offrir une parenthèse de luxe sans avoir à y verser tout son PEL.
Dans l’un des sièges du Roxo Bar des mythique Bains Paris - 7 Rue du Bourg-l'Abbé
75003 Paris
Pour pleinement profiter d’un cocktail classique mais de grande qualité, il faut un lieu avec du cachet ! Un endroit pas simplement esthétique mais avec un passé ! C’est typiquement le cas des Bains, qui ont été les thermes privés les plus prisés de Paris à la Belle Époque, puis le temple du clubbing et de la jet-set dans les années 80. Fréquenté successivement par Manet, Zola, Renoir et Proust puis Andy Warhol, Yves Saint Laurent ou Karl Lagerfeld. Si les murs pouvaient parler, ils auraient pléthore d’histoires à raconter dans ce qui a été le théâtre de soirées et concerts ultra-privés, d’histoires de cœur et de drama, et qui sait — peut-être d’espionnage et de missions secrètes… Le lieu a subi d’importantes rénovations pour retrouver sa superbe tout en respectant l’esprit tantôt baroque, tantôt art déco futuriste, tantôt club anglais. De quoi se perdre dans de longues conversations, un verre de martini à la main, une olive bien fraîche au fond du verre.
Dévorer une part de Gâteau au chocolat comme dans Mathilda
Le gâteau chocolat chaï de Léandre Vivier pour le Burgundy - 6-8 Rue Duphot, 75001 Paris
La part de gâteau au chocolat de Léandre est si photogénique qu’on pourrait justement croire à un accessoire de cinéma ! Haute d’une bonne dizaine de centimètres mais parfaitement découpée en part triangulaire, composée d’un assemblage de couches, preuve de l’incroyable jeu de textures qui est en train de se jouer, et nappée d’un glaçage miroir dans lequel on pourrait facilement se regarder, tels sont les secrets de ce gâteau qui est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Plus qu’une petite œuvre d’art, c’est surtout le récit personnel d’un souvenir de voyage en Inde de Léandre ! Une subtile association entre le thé chaï et le chocolat noir ! Un mélange qui donne d’autant plus de puissance au côté profond du chocolat ! Un gâteau à réserver donc aux vrais fans de cacao.
En partageant un gâteau au chocolat sans farine chez Pouliche - 11 Rue d'Enghien, 75010 Paris
Ce dessert pourrait être à lui seul une raison d’aller manger chez Pouliche ! Déjà, quelle bonne idée de proposer à la fin de son menu un dessert unique à se partager. Servi entier, recouvert juste d’un peu de sucre glace, ne vous fiez pas à sa taille : ce fondant est largement suffisamment copieux pour deux. Amandine Chaignot livre ici le meilleur des goûters d’enfance, un gâteau en apparence tout simple (et en plus sans gluten) mais terriblement gourmand. Un goût épuré de chocolat et une texture entre le cake et le fondant, de quoi mettre tout le monde d’accord, les plus puristes comme les grands enfants.
Bonus — Chez soi avec un fondant Baulois
En bonus, pour retrouver ce côté régressif et intense qui nous a fait saliver en regardant Mathilda, mais en version to-go, on peut jeter son dévolu sur les fondants baulois qui ne déçoivent jamais ! Même s’ils sont meilleurs légèrement réchauffés.
Se régaler d’une armée de dumpling comme Kung Fu Panda
Dans l’une des tables de Bao Family - Paris et Marseille
Maître du bao à Paris, la Bao Family s’amuse avec les codes et propose ces petites brioches vapeur à la texture nuage dans leur version la plus classique comme la plus insolite ! En fonction des moments de l’année ou des établissements (pour rappel, Bao Family, c’est maintenant 6 adresses dont une à Marseille), on pourra les retrouver fourrées au porc, cébette et gingembre, version végé avec des shiitakés, champignons noirs, chou, bok choy, carotte, vermicelles, en version frite à la poêle, au comté, ou au beurre de cacahuète et caramel pour le dessert ! Le mieux avec ce plat, au-delà du contraste entre le caractère de sa garniture et la douceur de sa texture, c’est le côté pochette-surprise qu’on peut avoir avant de croquer au cœur de la-dite brioche.
En mode gastro chez Yam’Tcha de Adeline Grattard - 121 Rue Saint-Honoré, 75001 Paris
Légère montée en gamme avec le corner boutique et salon de thé attenant à la table étoilée d’Adeline Grattard, Yam’tcha. Si je n’ai jamais eu l’occasion d’aller tester la partie restaurant, il est assez facile d’avoir un avant-goût du travail de mélange des cultures de la cheffe du côté de la maison de thé. Le must ici étant d’essayer de mettre la main sur l’un des bao disponibles chaque jour en quantité limitée. Je ne suis pas certaine que les propositions de saveurs auraient réellement plu à Po le panda de Kung Fu Panda, car on est bien loin de ce qui peut se faire traditionnellement, comme avec le bao au comté et oignon confit, il n’en reste pas moins délicieux et légèrement addictif. La cheffe propose de les déguster en pairing avec l’un de leurs thés en provenance directe de Chine.
Par une journaliste affamée de bobines
Les cinéastes adorent filmer les restaurants : lieux de rendez-vous, de ruptures, de révélations ou de retrouvailles, ils concentrent l’humain sous cloche. Et parfois, ils existent vraiment — et on peut y aller. Petit tour de table cinéphile, menu culte et critique gourmande à la clé.
La Coupole – Paris : La Boum (1980), Claude Pinoteau
C’est ici, au cœur du Montparnasse d’hier, que Poupette (Denise Grey) initie son arrière petite-fille, Vic (Sophie Marceau) aux traditions gastronomiques parisiennes et recueille ses confidences.
En vrai ? Mythique brasserie art déco, La Coupole, construite en 1927, en pleines Années folles, au cœur du quartier bohème de Montparnasse, a gardé son faste. On y va pour l’histoire (Picasso, Sartre, Piaf…) et pour les fruits de mer. On aime leur grande plage horaire (jusqu’à 23 heures le dimanche et minuit en semaine). Si Sophie Marceau commande un poulet aux girolles, on vous conseille leur mythique curry à l’indienne.
La Cintra – Lyon : Les Émotifs anonymes (2010), Jean-Pierre Améris
C’est dans ce café-restaurant Belle Époque du centre-ville de Lyon que Jean-René (Benoit Poelvoorde) et Angélique (Isabelle Carré) se livrent à des dîners terriblement maladroits. Un cadre feutré pour deux âmes en vrac.
En vrai ? Le charme un peu désuet de La Cintra séduit toujours les nostalgiques. On doit la création du Cintra à des marchands originaires de la ville de Sintra, à côté de Lisbonne, qui ont établi un comptoir à Lyon pour faire connaître leurs produits locaux et particulièrement leur fameux porto. Un lieu parfait pour les timides qui aiment les coins tranquilles et le service attentionné. Le traditionnel saucisson lyonnais est divin, et les amoureux se régaleront du risotto au homard.
Katz’s Delicatessen – New-York : Quand Harry rencontre Sally (1989), Rob Reiner
La scène de l’orgasme simulé ? C’est là. Meg Ryan crie (faussement) son plaisir, face à un Billy Crystal interloqué, pendant que la serveuse note distraitement la commande.
En vrai ? Katz’s Delicatessen est une institution new-yorkaise à la viande fumée généreuse. Le pastrami vaut le détour, même si les files d’attente sont parfois indigestes. Mais la table où a été tournée la scène culte (et un spot de pub avec les mêmes acteurs l’an dernier) est indiquée. Un must-see.
Le Bouillon Chartier – Paris : Un long dimanche de fiançailles (2004), Jean-Pierre Jeunet
Dans le Paris Belle Époque, Audrey Tautou mène l’enquête pour savoir ce qui est arrivé dans la tranchée Bingo Crépuscule à son fiancé, Manech. Le restaurant, inauguré en 1896, est le théâtre d'une scène très touchante entre une femme de soldat (Jodie Foster) et le bidasse Bastoche (Jérôme Kircher). Le décor, l’ambiance, les serveurs pressés : tout y est.
En vrai ? Toujours aussi bondé, bruyant et bon marché. Mais quelle ambiance au Bouillon Chartier ! Les garçons de salle habillés en rondin, la tête de veau sauce gribiche et la note sur la nappe en papier en font un incontournable du Paris populaire. Ouvert 365 jours par an.
Le Café Marly –Paris : Emily in Paris (2020), Darren Star
L’un des spots les plus chics où Emily prend des verres face à la pyramide du Louvre et aux Tuileries. Instagramable à souhait.
En vrai ? Un cadre exceptionnel, une carte luxueuse, des prix stratosphériques. Le Café Marly, on y va pour la vue (et pour dire qu’on y est allé). Le mieux est d’y petit-déjeuner dès l’ouverture à 8h du matin.
La Maison du Caviar – Paris : The Substance (2024), Coralie Fargeat
Ce restaurant feutré, discret et opulent est le théâtre d’une scène de tension et de violence feutrée dans ce body horror féministe sous acide qui se déroule à Los Angeles mais a été tourné en France.
En vrai ? Le caviar est là, les prix aussi. Ambiance feutrée, service tiré à quatre épingles à La Maison du Caviar. Pour une expérience très haut de gamme — ou un hommage sanglant.
Le Nemours - Paris : Intouchables (2011), Eric Toledano et Olivier Nakache
C’est ici que Philippe (François Cluzet) a donné rendez-vous à la femme qu’il séduit par ses lettres. Mais le tétraplégique n’est plus très sûr d’être capable d’assumer le regard de son amoureuse épistolaire sur son handicap et se débine au dernier moment.
En vrai ? Le Nemours est le spot parfait pour un rendez-vous. Entre le Palais-Royal et la Comédie-Française, face à la bouche de métro imaginée par Jean-Michel Othoniel, vous pouvez croiser les politiques dans la matinée et les acteurs sortant du théâtre le soir. La carte brasserie s’adapte aux saisons et propose des prix doux pour le quartier.


Sinon qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
• Média ? Journaliste indépendante spécialisée food… mais pas que ! Je cherche de nouvelles rédactions où écrire à propos de gastronomie, d’hôtellerie et de voyage.
• Marque F&B ? Rédactrice BtoB, je peux produire vos contenus print & web et vous accompagner dans votre stratégie de contenus.
• Groupe hôtelier et de restauration ? Chef de projet, je coordonne vos projets éditoriaux et crée le storytelling de vos lieux.
• Institution et acteurs du tourisme ? Responsable éditoriale, je conçois de A à Z de beaux ouvrages pour valoriser votre plus-value (guide, magazine, book…).
Je vous mets un extrait de mon portfolio juste ici : https://drive.google.com/drive/folders/1HaK-GcYghkcy8NWUuqaJv-8q8oXLhxG-?usp=sharing
N’hésitez pas à me contacter sur mon mail professionnel : alicepolackpro@gmail.com pour parler de vos projets, ou glisser mon contact à quelqu’un qui pourrait en avoir besoin ! Vous ferez deux heureux 😉
À la semaine prochaine…